Faut-il avoir une vocation ?

Vous n’êtes pas sûr que vous voulez faire la même chose pour le reste de votre vie, vous n’êtes pas seul.
Que voulez-vous faire plus tard ? A quel âge vous a-t-on posé la question pour la première fois ? Vers 5 ans ? Et aujourd’hui, savez-vous répondre à cette question ? Est-elle source d’angoisse pour vous ?

Emilie Wapnic n’a jamais su répondre, non pas parce qu’elle n’a aucun centre d’intérêt mais parce qu’elle en a trop. Elle nous raconte : « Je commençais à m’intéresser à un domaine, je plongeais dedans, j’y mettais toute mon énergie. Je devenais plutôt bonne et à un moment je commençais à m’ennuyer. Il n’y avait plus de challenge et je passais à autre chose.

Chaque fois, je changeais et je pensais avoir trouvé LE TRUC» Emilie s’est beaucoup remise en question pour deux raisons :

1- Elle ne voyait pas comment construire une carrière et pensait qu’il fallait faire un choix, renoncer à toutes ses autres passions.

2 – Elle pensait avoir un problème, elle se dispersait, avait peur de s’engager ou de réussir.
Son analyse est la suivante. La question que l’on pose à 5 ans, puis au lycée et à l’université est «qu’est ce que tu veux être quand tu seras grand» au lieu de proposer de penser à « tout ce que tu pourrais être». La question «Qu’est ce que tu veux être ?»
implique un choix. Pourtant, Bob Child est Luthier et psychothérapeute, Amy NG est éditrice de magazine, illustratrice, entrepreneuse, professeur et directrice artistique.

Ces modèles ne sont pas montrés aux enfants. Cette notion d’une vie étroitement concentrée dans un domaine, est liée à l’idée de destinée ou d’une véritable vocation qui est couramment répandue aujourd’hui. Emilie revendique le droit d’avoir une multitude de sujets qui l’intéressent, d’être une multi-potentialiste, quelqu’un avec de nombreux intérêts et objectifs créatifs. A la renaissance, on considérait comme un idéal de s’intéresser à plusieurs domaines.
Les trois principales qualités des muti–potentialistes sont les suivantes :

1- La capacité à synthétiser des idées, à considérer 2 ou 3 domaines et à créer quelque chose de nouveau à l’intersection. L’innovation se passe aux intersections.
2- L’apprentissage rapide. Ce type de personnalité s’investit à fond, collecte toutes les infos, a l’habitude d’essayer de nouvelles choses et de sortir de sa zone de confort. Elle transfert les compétences apprises dans chaque nouveau domaine poursuivit et commence donc rarement à zéro. Il est toujours intéressant de poursuivre une idée qui vous intéresse. Même si vous l’abandonnez, elle sera surement utile dans un autre contexte.
3- L’adaptabilité ou la capacité à se transformer en ce que vous avez besoin d’être dans une situation donnée. Le multi-potentialiste peut endosser plusieurs rôles en fonction des besoins de ses clients ou interlocuteurs. Le magazine Fast Company a identifié l’adaptabilité comme la compétence la plus importante si on veut réussir au 21ème siècle.

Le monde économique change si rapidement et de façon si imprévisible que ce sont les individus et les organisations qui doivent évoluer pour répondre aux besoins de leur marché

Les problèmes de notre monde sont de plus en plus complexes et nous avons besoin de personnes créatives et qui pensent autrement pour s’y attaquer.
Emilie précise «Si vous êtes un spécialiste, tout va bien aussi». Certaines des meilleures équipes sont composées de spécialistes et de multi potentialistes coopérant ensemble.
Les spécialiste sont précis et vont au fond de l’idée lorsque le multi potentialiste amène une ampleur horizontale de connaissance au projet.
L’important est que chacun trouve sa zone d’excellence et s’accepte tel qu’il est.
Je vous propose cette conférence TED, parce qu’elle apporte une façon différente de concevoir l’orientation ou le projet professionnel. Elle nous fait prendre conscience que rien n’est figé, et qu’un choix fait à l’instant T peut évoluer. Surtout, elle montre combien il est important de choisir ce qui nous correspond plutôt que de vouloir rentrer dans les cases.